Du côté de chez Swann: First edition

First edition.

A first issue copy with the "achevé d'imprimer" dated 8 November 1913, on the verso of page 523, and all the characteristics given by Max Brun in Le Livre et l'Estampe.

The copy does indeed belong to the first tranche of 1750 copies printed in 523 pages - apart from the absence of the "error" in the " espace levée " raised at GRASSE|T, which has either been corrected (or has not yet occurred): on this subject, the mystery remains complete, despite the assertions that have been made on the subject for almost a century. Several copies in strict period bindings also have the famous "fault" and a cover from the second printing (see Brun, page 33).

Finally, it should be noted that there is an intermediate state between the first and second editions (the one with 528 pages): a table of contents printed on the back of p. 523 of some copies, instead of the "achevé d'imprimer" (as in the Edouard Loewy copy or that of Docteur Cottet), but this presentation was considered too summary and only one additional booklet was then added, still in print, consisting of two leaves including the table and the "achevé d'imprimer", these 528 pages being henceforth considered as the characteristic marks of a second printing.

"Du côté de chez Swann" was finally published after an initial print run of 1,750 copies in 1913, soon followed by two further print runs of 500 copies each. All had a final proof of printing dated 8 November.

The large paper copies (5 japon and 12 hollande) were printed at a later date, with the errors corrected.

It was in 1909 that Marcel Proust began discussions with publishers about publishing his novel. These publishers, Mercure de France, Fasquelle and N.R.F., were reluctant to print the two large volumes of 700 pages each, entitled A la Recherche du Temps perdu, as they were then known. Extracts nevertheless appeared in Le Figaro and Gil Blas. It was then that Marcel Proust found an interested partner in Bernard Grasset, who agreed to publish the first part of the work, Du côté de chez Swann (Swann's Way), on a self-publishing basis, where the novelist reveals his mastery of the written word, put to the service of exposing feelings and the "intermittents of the heart". Two years later, Gide wrote to Proust: "The rejection of this book will remain the most serious mistake of the NRF, and one of the regrets, the most bitter remorse, of my life.

Diving into Marcel Proust's work invites us to do just one thing - and this is what really frightens us - and that is to slow down, to take our time, to abseil down into a fabulous mechanism that is never suffocating, but liberating: Proust evokes with total precision clothes, faces, colours, perfumes, bodies and time, reconstructing the envelope of a world that he knows is slipping further and further down the slope of imperfection.

Nevertheless, no one has gone so far in portraiture, flesh and memory.

A nice copy.

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Marcel PROUST
Du côté de chez Swann

Paris, Grasset, (8 novembre) 1913.

1 vol. (130 x 190 mm) de [4], 523 et [1] pp. Demi-maroquin rouge à coins, dos à nerfs, titre doré, date en pied, tête dorée, couvertures et dos conservés (reliure signée de Devauchelle).

Édition originale.

Exemplaire de première émission avec l'achevé d'imprimer à la date du 8 novembre 1913, au verso de la page 523, et toutes les caractéristiques données par Max Brun dans Le Livre et l'Estampe.

L'exemplaire appartient bien à la première tranche des 1750 exemplaires imprimés en 523 pages - si ce n'est l'absence de la "faute" à l'espace levée à GRASSE|T, soit corrigée (soit pas encore intervenue) : sur ce sujet, le mystère reste entier, malgré les affirmations qui perdurent depuis près d'un siècle sur le sujet. Plusieurs exemplaires en stricte reliure d'époque possèdent par ailleurs la fameuse "faute" et une couverture du second tirage (voir Brun, page 33). Signalons enfin qu'il existe un état intermédiaire entre le premier et le deuxième tirage (celui en 528 pages) : une table des matières imprimée au dos de la p. 523 de quelques exemplaires, en lieu et place de l'achevé d'imprimer (comme dans l'exemplaire Edouard Loewy ou celui du Docteur Cottet) mais on jugea cette présentation trop sommaire et l'on ajouta alors seulement, et toujours en cours de tirage, un cahier supplémentaire, constitué de deux feuillets comprenant la table et l'achevé d'imprimer, ces 528 p. étant dorénavant considérées comme les marques caractéristiques d'un deuxième tirage.

" Du côté de chez Swann ", au final, est publié après un premier tirage de 1750 exemplaires en 1913, suivi bientôt de deux autres tirages de 500 exemplaires chacun. Tous ont un achevé d'imprimer daté du 8 novembre 1913. Les grands papiers (5 japon et 12 hollande) ont été tirés postérieurement, avec les fautes corrigées.

C'est à partir de 1909 que Marcel Proust entre en discussion avec les éditeurs en vue de la publication de son roman Ceux-ci, le Mercure de France, Fasquelle et la N.R.F., sont cependant réticents à l'idée d'imprimer ces deux gros volumes de 700 pages chacun titrés A la Recherche du Temps perdu, comme ils se composent alors. Des extraits paraissent néanmoins dans Le Figaro et le Gil Blas. C'est alors que Marcel Proust trouve en Bernard Grasset un interlocuteur intéressé, qui accepte de publier à compte d'auteur la première partie de l'ouvrage : Du côté de chez Swann, où le romancier révèle sa maîtrise de la phrase, mise au service de l'exposition des sentiments et des " intermittentes du coeur ". Le petit univers de Combray se livre alors pour la première fois, entamant un des plus remarquables cycle littéraire jamais produit ; Gide, deux ans plus tard, écrira à Proust : " le refus de ce livre restera la plus grave erreur de la NRF, et l'un des regrets, des remords, les plus cuisants de ma vie."La plongée dans l'oeuvre de Marcel Proust n'invite qu'à une chose - et, partant, c'est ce qui effraie pour de bon -, c'est de ralentir, de prendre le temps, de descendre en rappel dans une fabuleuse mécanique, jamais étouffante, mais libératrice : Proust évoque avec une précision totale les vêtements, les visages, les couleurs, les parfums, les corps et le temps, en reconstituant l'enveloppe d'un monde dont il sait bien qu'il est jour après jour un peu plus sur la pente de l'imperfection. N'empêche : personne n'aura été si loin dans le portrait, la chair et le souvenir.

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