Etat civil, politique,et commerant du Bengale ;

ou Histoire des conqutes & de l'administration de la Compagnie angloise dans ce pays. Ouvrage traduit de l'Anglois de M. Bolts, alderman ou juge de la Cour du maire de Calcutta, par M. Demeunier. La Haye, Gosse fils, 1775, 2 tomes en un vol. in-8, veau fauve marbrŽ, dos ˆ nerfs cloisonnŽ et fleuronnŽ, pice de titre cerise, simple filet dorŽ sur les coupes, tranches rouges [Rel. de l'Žpoque], restauration de cuir ˆ un mors infŽrieur. 2 ff.n.ch., pp. v-xlij, 222 pp., 2 ff.n.ch., 240 pp., deux frontispices de Eisen gravŽs sur cuivre par de Launay et Helman, une grande carte du Bengale hors texte gravŽe sur cuivre et repliŽe. Barbier, IV, suppl., p. 288. Chadenat, 2791. QuŽrard, I, 391. Kress, 6841 (pour les 1re et 2nde Žditions anglaises) et 7076 (pour cette Ždition). Goldsmith, 11277. Higgs, 6392. Boucher de la Richardire, V, 69. ƒdition originale de la traduction franaise. Bien complet des deux frontispices par Charles Eisen, gravŽs sur cuivre, l'un par N. Delaunay, l'autre par Helman, et de la grande carte du Bengale dressŽe par Bolts gravŽe sur cuivre et repliŽe. Au cours des annŽes 1760-1770, le peuple du Bengale subit la tyrannie de la Compagnie des Indes orientales. Cet ouvrage, rŽdigŽ par un tŽmoin oculaire, dŽnonce les exactions des colonsÊ: "Mais puisque la Compagnie n'a pas encore perdu ses conqutes, il est important de publier les vices de son administration & d'en indiquer les remdes [É]. L'auteur a rŽsidŽ longtemps dans le Bengale, et j'aime ˆ croire que c'est l'amour de l'humanitŽ qui lui a mis la main ˆ la plume, comme il le dit dans sa prŽface. Afin de remonter ˆ l'origine des abus qu'il attaque, il examine le gouvernement, la police et l'administration de la justice Žtablis dans ce pays, la conduite des employŽs de la Compagnie, l'Žtat des revenus, la manire de les percevoir, l'Žtat des fabriques, les monopoles [É]." Ces accusations ont aussi pour but de mettre en garde les autoritŽs anglaises sur les pertes Žconomiques qu'entra”nerait un soulvement de la population locale ˆ la suite des abus des colons. Cet ouvrage constitue une importante source d'informations sur cette rŽgion de l'IndeÊ: son histoire, ses ressources naturelles, son organisation coloniale, etc. On trouve en fin d'ouvrage un rŽpertoire de mots indiens relatifs ˆ la politique et au commerce. Cet ouvrage forme un intŽressant complŽment ˆ l'oeuvre de Raynal. William Bolts (1735 ?-1808), nŽgociant hollandais, s'embarqua pour Calcutta en 1759 o il fut employŽ par la Compagnie des Indes orientales. Il fit du commerce pour son propre compte et amassa une grande fortune en exploitant la main-d'oeuvre locale. Il devint alderman, ou juge de la cour du maire de Calcutta. Ses nombreux dŽsaccords avec les autoritŽs coloniales entra”nrent son extradition en 1768. Il perdit toute sa fortune dans ses combats judiciaires contres les abus de la Compagnie des Indes orientales. Marie-ThŽrse d'Autriche lui confia la direction des ses projets de comptoirs en Inde ; il en fonda six. Lorsque l'empereur lui retira ses pouvoirs, il vint ˆ Paris pour faire fortune sans y parvenir.